Une vie réussie

"Qu'est-ce qu'une grande vie
sinon une pensée de jeunesse
exécutée par l'âme mûr?"

- R.P. Sertillanges -

"Ceux qui vivent ce sont ceux qui luttent."

- Victor Hugo -

"Je choisis la vie la plus difficile, la plus incertaine,
parce que je pense qu'autrement l'on n'est rien."

- Antoine de St-Exupéry -

Oui, qu'est-ce qu'une vie réussie? La réussite, l'on en parle beaucoup, mais tous ne sont certes pas d'accord sur la définition. La réussite matérielle, professionnelle, intellectuelle, universitaire ou autre est-elle le gage d'une vie réellement réussie? Ne serait-ce pas la réussite du "toujours plus!" laissant, au contraire, perpétuellement insatisfait?

Et si l'on pouvait être plus heureux avec une logique de "toujours moins!"? Plus avec une logique de "croissance" mais plutôt avec une logique de "décroissance"?

La décroissance - laquelle n'est pas, en général, pas conçue comme un concept spirituel mais intellectuel - dont, à juste titre, l’on parle beaucoup en cette époque d’épuisement des ressources et de surpopulation galopante, peut se traduire, dans la vie personnelle, par le choix de la Simplicité naturelle, historiquement dite aussi «Simplicité volontaire».

À ce moment-là, dans la Parole: «Il faut qu'Il croisse et que je diminue...»
le "Il" peut aussi se référer au "Soi" - le Noyau - en l'être humain, tandis que le "je" évoque ici son ego, simple reflet du "Il", lequel est, en fait, le véritable "Je".

L’expression «Simplicité volontaire» est, toutefois, un tantinet redondante, car, en vérité, il ne peut être de Simplicité que volontaire; sinon elle ne serait pas authentique; sinon elle ne serait pas la Simplicité. C’est une démarche tout d’abord personnelle, mais qui entraîne, tout naturellement, ensuite, des actions communes.

L’expression «Simplicité naturelle» est, en fait, elle-même aussi légèrement redondante, car, en réalité, il ne saurait y avoir de Simplicité en dehors du Naturel, mais elle a le mérite de mieux faire comprendre au grand public de quel genre de Simplicité (laquelle n’a rien à voir avec le «simplisme»!) il s’agit précisément ici.

La décroissance ou la mort

«Toute personne croyant qu'une croissance exponentielle peut durer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste.»
- Kenneth Boulding -


Devant les problèmes grandissants qui affectent la planète Terre, la «décroissance», bien que nombre de politiciens sont loin de l’avoir compris, n’est pas une option parmi d’autres, elle est indispensable, car ainsi qu’a averti René Dumont, c’est «L’Utopie ou la mort»! À l’évidence, nous ne pouvons imposer à une planète fermée sur elle-même et limitée, donc, elle, non croissante, la Terre, une croissance illimitée. Une planète comme la Terre, à l’échelle d’une vie humaine, cela ne grandit pas  Or, une telle « croissance » économique repose sur une utilisation toujours plus grande des ressources – donc du capital - de la planète et elle engendre des déchets toujours plus abondants ; or déjà nous dépassons la capacité de production de la Terre; nous consommons l’Arbre de la Terre au lieu de nous contenter de ses fruits. Et lorsqu’il n’y aura plus d’Arbre, il n’y aura plus, non plus, de fruits à manger…

Pourtant, la Leçon de l'Arbre est magnifique: 

«Plus vous voulez vous élever, plus il faut avoir les pieds sur terre. Chaque arbre vous le dit.»

(Michel Tournier in «La fugue du petit Poucet»).

Au rythme actuel, par habitant, si tous les Terriens vivaient comme eux, les Américains consommeraient sept planètes, les Français trois, et pourtant … nous n’en avons qu’une! Et ceux qui veulent savoir combien ils en consomment peuvent aller mesurer leur empreinte écologique…
La planète, tout comme notre corps, est confrontée à de multiples substances chimiques de synthèse initialement inexistantes agissant comme autant de poisons, dues à l’«invention» humaine, mais pour lesquelles Dame Nature ne dispose pas de ressources suffisantes pour parvenir à les métaboliser. Résultat: l’équilibre de la planète tel que nous le connaissons et tel que nous en avons besoin pour notre survie se trouve, à très court terme, menacé.

Combien de temps encore avant que les désastres  généralisés ne surviennent?: Cent ans, cinquante ans, vingt ans, dix ans, cinq ans? Peut-être moins… La plupart des gens voient l’arrivée des catastrophes dans un nébuleux lointain, alors que, déjà, directement ou indirectement, de nombreux êtres humains sont touchés dans leur vie. Et puis, que sont ces quelques années, de plus ou de moins, dans l’histoire de la Terre, qui a commencé à exister il y a des milliards d’années, ou dans l’histoire de l’humanité, qui se compte en millions d’années? Ramenée à l’échelle d’une vie humaine terrestre, l’histoire du monde connu jusqu’ici en est probablement à ses toutes dernières secondes.

Et que fait-on devant cette perspective? Ceux qui, à cause de leur argent, peuvent se le permettre consomment de plus en plus (exemple: Américains), ceux qui ne le peuvent pas encore (exemples: Chinois, Indiens, Africains) aspirent à y parvenir au plus tôt. Et les gouvernements, en cela unanimes, poussent la machine à plein régime, avec le dogme économique – pire qu’un dogme religieux! - selon lequel «il faut bien maintenir une croissance continue pour parvenir à créer des emplois et supporter une constante augmentation de la consommation ainsi que payer les retraites!».

La décroissance choisie ou imposée

En fait, nous nous trouvons à la croisée des chemins. Pour celles et ceux qui ont conservé une certaine lucidité, il est clair qu’une humanité en constant accroissement atteindra bientôt d’infranchissables limites dans notre utilisation des ressources non infinies de la planète. La croyance dans les pouvoirs de la science et de la technologie à indéfiniment reculer les limites de la consommation n’est qu’un dangereux narcotique. Bientôt les yeux obstinément maintenus fermés s’ouvriront de force. Les limites de la planète sont à nos portes et leurs conséquences bientôt inévitables ; la seule incertitude qui demeure se trouve dans l’ordre de leur apparition.

Qu’est-ce qui va craquer en premier? Les bouleversements climatiques? La progressive déplétion du pétrole? La révolution des pauvres en révolte contre les riches? Une pandémie mondiale? D’autres catastrophes encore imprévues? Difficile à dire…

Verrons-nous, si nous avons nous-mêmes déjà passé l’âge de procréer, nos enfants se mettre à engendrer des monstres à cause de toutes ces substances mutagènes (métaux lourds) qu’ils absorbent quotidiennement dans l’air qu’ils respirent (chemtrails), l’eau qu’ils boivent et la nourriture qu’ils avalent?

À moins qu’ils ne se retrouvent tout simplement stériles, auquel cas le problème contiendrait déjà en lui sa solution… La baisse de production des spermatozoïdes, due à différents facteurs, plus ou moins connus, comme l’usage des pesticides dans les champs et les vignes, est, en effet, déjà bien amorcée dans tout le monde industrialisé... La fécondité des femmes, vivant maintenant comme les hommes, du fait de la perte de l’authentique féminité, baisse aussi dans les sociétés «modernes» et les naissances, médicalement assistées à coup d’épisiotomies et de césariennes, deviennent toujours plus difficiles…

Les bouleversements climatiques vont-ils transformer nos pays en déserts en banquises, ou bien en marécages?

La Nature envahie par des organismes génétiquement modifiés va-t-elle saborder les cultures millénaires qui assurent l’essentiel de notre approvisionnement en nourriture et faire disparaître jusqu’au concept même d’Agriculture Biologique? Les peuples du tiers monde, par comparaison avec le Nord, de mieux en mieux informés de leur croissant appauvrissement, vont-ils décider, comme dans le roman «Le camp des saints», de se faire eux-mêmes justice et d’envahir l’Occident?

Certes, si rien n’est fait, et rapidement, va arriver le moment où il sera devenu indispensable d’agir. Devant les grandes catastrophes, les gouvernements n’auront pas le choix et ne pourront plus continuer à tergiverser. Mais il sera déjà trop tard. Vers quel type de société nous achemineront-ils alors? Des sociétés autoritaires, voire même dictatoriales, où l’on imposera, pour des raisons sécuritaires et de pénurie, des mesures draconiennes à la majorité {trop} silencieuse… Toutefois, décidées «d’en haut», l’on peut être assuré que ces mesures ne concerneront pas les puissants. La société déjà fortement inégalitaire (ce qui, en soi, ne serait pas un problème si l’inégalité des situations reflétait l’inégalité des valeurs, mais ce n’est, certes, pas le cas!) risque de devenir encore plus déséquilibrée, avec des privilèges encore plus grands pour une minorité toujours plus minoritaire mais toujours plus puissante dominant, de la puissance de son intellect toujours plus hypertrophié, une majorité toujours plus majoritaire mais toujours plus asservie. Allons-nous vers un «nouvel ordre des barbares» mis en place par de sombres illuminatis? Mais, chers lecteurs, encore plus préoccupant que le bruit des bottes... y aurait-il le silence de vos (?) pantoufles...

Émergence de nouveaux citoyens conscients

Heureusement, au Nord comme au Sud, à l’Est comme à l’Ouest, des êtres véritablement humains commencent à se rendre compte que, globalement, nous faisons fausse route, que la fausse «mondialisation», présentée comme désirable et même inéluctable, mène directement à la catastrophe. Ils ont aussi compris qu’il n’y a plus rien à attendre des gouvernements compromis et asservis au pouvoir de l’argent et des éminences grises ou même carrément noires, les «maîtres du monde» et autres «rois de la Terre». Les soi-disant «démocraties» occidentales – que d’aucuns appellent des «démocrassies» - n’ont plus rien de «démocratique». Quand les citoyens ont-ils été consultés lorsqu’il s’est agi, sous le fallacieux prétexte de la soi-disant existence d’«armes de destruction massive», toujours pas trouvées après des années d’occupation du pays, d’envoyer des soldats bombarder l’Irak?

Avant de laisser les aliments issus d’organismes génétiquement modifiés envahir les rayons des supermarchés et les assiettes des consommateurs  Avant de changer les règles de la retraite? Avant de brader la sécurité sociale? En fait, avant de prendre toutes ces décisions qui touchent directement la vie quotidienne des citoyens?

Ceux qui décident à la place des citoyens de base sont achetés par la classe des capitalistes internationaux, agents des multinationales. Et la population accepte la situation parce qu’elle s’est laissée subvertir par la puissante machine idéologique du capitalisme libéral triomphant, avec ses médias, ses «stars» en tous genres, qui l’entraînent dans leur sillage, les amusements qu’elle dispense («Panem et circenses»), les crédits (qui ne lui coûtent pas cher!) qu’elle rend accessibles, la consommation qu’elle permet. «Panem et circenses», encore «Du pain et des jeux», rien de nouveau sous le Soleil, c’est ainsi que le peuple se laisse acheter.

Le plus grand danger qui menace actuellement les êtres humains «ordinaires» est l’inertie, une inertie proche de l’hébétude. Les citoyens tendent eux-mêmes leurs mains pour se faire pucer et enchaîner. La mondialisation est présentée comme une inévitable destination, l’on nous affirme qu’après l’échec du communisme – lequel a manifesté, à la face du monde, son caractère pernicieux -, l’économie de marché libre-échangiste demeure l’unique voie possible. Mais le libre-échang{ism}e ne profite qu’aux riches, à qui il permet de s’enrichir encore plus.

Il y a pourtant d’autres voies d’action qui permettraient de progresser vers une société véritablement «vertueuse», une société vraiment écologique, en laquelle les êtres humains vivraient enfin en Harmonie entre eux et avec la Nature. En somme, il s’agit d’abolir la soumission à l’intellect dominateur pour parvenir à une société qui favoriserait le véritable bien-être de tous ses membres. Mais est-ce encore possible? Probablement non, l’on est allé beaucoup trop loin dans la voie de la soumission à l’intellect.

Que faut-il faire?

Une société désirable est, sans doute, une société où tous peuvent convenablement vivre, dans de petites communautés pratiquant l’entraide, en sachant que leurs enfants, eux aussi, pourront, plus tard, à leur tour, harmonieusement y vivre.

Que chacun doit-il faire, au moins pour lui-même se protéger, ainsi que les siens?

1) Se libérer du faux système babylonien: À chacun d’individuellement prendre les moyens de lui-même se sortir de ses chaînes d’esclave de l’hyperconsommation, de l’«obligation» - génératrice de stress - de gagner beaucoup d’argent et de la fatigue génératrice de «stumpferie» qui en résulte. La Simplicité {naturelle} est une voie qui permet de retrouver le «temps de vivre» et donc aussi d’agir.

2) S’unir, parce que l’union fait la Force et que seule l’Union permet de créer une œuvre parfaite, autrement inaccessible au seul individu. Cela permet donc de faire beaucoup plus avec bien moins : en développant des communautés fraternelles locales, l’on se donne la possibilité de réaliser des œuvres qui permettent de vivre mieux à moindre coût et répondent davantage à l’intégralité des besoins de la communauté et de l’individu.

3) Mettre en œuvre des projets basés sur une «Logique de Vie», où le Vivant est placé au centre de tout, au lieu que ce soit soit une «logique de mort», exclusivement intellectuelle.

La Simplicité {naturelle}

D’un point de vue historique, l’on peut dire que la Simplicité naturelle s’est, tout d’abord, appelée «Simplicité volontaire». Cette expression de «Simplicité volontaire» a été popularisée aux États-Unis par Duane Elgin dans son livre «Volontary Simplicity», publié en 1981; Elgin attribuait la paternité du concept à Richard Gregg, un adepte de Gandhi, qui, en 1936, avait déjà écrit un article portant aussi ce titre.

La Simplicité, volontairement assumée (sinon ce n’est plus de la Simplicité mais un état subi!), c’est déjà très bon pour la Santé. Dans les pays industrialisés, nombre de problèmes de santé viennent de la surconsommation. Il est bien connu que «l’être humain creuse sa tombe avec ses dents» . La quête de la Santé doit donc nécessairement conduire les candidats à la Santé Parfaite à un style de vie beaucoup plus sobre.

À ce sujet Serge Mongeau, moderne apôtre de la Simplicité volontaire, dans son livre «La Simplicité volontaire», écrit justement:

«La simplicité n’est pas la pauvreté; c’est un dépouillement qui laisse plus de place à l’esprit, à la conscience; c’est un état d’esprit qui convie à apprécier, à savourer, à rechercher la qualité ; c’est une renonciation aux artefacts qui alourdissent, gênent et empêchent d’aller au bout de ses possibilités.»

Dans une réédition augmentée de 1998, allant beaucoup plus loin dans la démarche, il écrit:

«Aujourd’hui, je me rends compte que la voie de la simplicité volontaire ne constitue pas seulement le meilleur chemin pour la santé de ceux qui l’empruntent, mais qu’elle est sans doute l’unique espoir pour l’avenir de l’humanité.»

«Voyez en vous-mêmes!»

La voie de la Simplicité naturelle commence par une démarche personnelle d’examen intérieur: il s’agit pour chacun de découvrir qui il est et de reconnaître ses véritables besoins.

Par le mot «besoins» il ne faut pas seulement comprendre les besoins physiques de base, mais aussi les besoins sociaux, affectifs et même - et surtout - spirituels.

Qu’est-ce qui me permet de m’épanouir pleinement, dans toutes mes Facultés ? Dans un monde d’abondance, cela signifie qu’il faut choisir, non plus sous l’influence de la mode, des médias, de la publicité ou du regard des autres, mais uniquement à l’écoute de sa voix intérieure, en fonction de ses authentiques besoins.

Par définition, choisir signifie prendre quelque chose et laisser autre chose de côté. Lorsque l’on commence à choisir, l’on consomme moins; et l’on a moins besoin d’argent pour vivre. L’on peut donc moins travailler et, avec la disponibilité ainsi accrue, faire tout ce qui est essentiel à notre épanouissement: réfléchir, parler avec nos proches, manifester notre compassion, s’aimer, jouer ... et aussi répondre par soi-même à une partie de ces besoins que nous comblons de plus en plus souvent par des achats, ce qui nous rend toujours plus dépendants. En fait, cela fait partie de la dimension spirituelle de la Simplicité: le temps retrouvé, qui permet la conscience.

Prendre le temps de vivre, c’est prendre le temps de penser, c’est arrêter le temps, c’est vivre au présent. Lorsque l’on vit au pas de course, dans le stress, l’on ne voit pas passer les jours, les semaines, les mois, les années, l’on se laisse ballotter, entraîner par les circonstances et par la volonté des autres. Retrouver de la disponibilité, c’est reprendre le contrôle de sa vie, ce qui permet de véritablement se libérer, d’aller, en dehors des effets de mode, au-delà de l’information superficielle (laquelle devrait s’appeler «ex-formation»). Façonner sa vie, la vivre comme l’on veut la vivre. Et aussi ne pas demeurer spectateur mais descendre soi-même dans l’arène, autrement dit: s’engager.

Car lorsque l’on réfléchit, que l’on s’informe de ce qui se passe et que l’on ouvre les yeux, l’on ne peut pas, sans rien faire, accepter tout ce qui se passe d’affreux dans ce monde et l’on essaye alors de changer les choses. La Simplicité naturelle – ou la Simplicité «tout court» - est un bon moyen pour cela. Dans un monde fondé sur le matérialisme le plus crasseux et l’égoïsme institutionnel, c’est un refus de l’aveugle course à la consommation frénétique, c’est le cheminement vers un assouvissement minimal des besoins de base, à partir d’une information de valeur, en toute responsabilité; c’est un refus du système capitaliste mondialiste néo-libéral, lequel, en donnant livre cours à tous les égoïsmes, est en train de détruire la planète.

C’est là une démarche difficile aujourd’hui, car nous vivons dans un monde piégé, peuplé de vautours, qui cherchent à exploiter le petit peuple pour leur profit personnel:

- en s’accaparant les capacités du peuple et en les exploitant à leur profit, dans un monde du travail défini par eux;

- en manipulant les médias pour que les citoyens leur délèguent leurs pouvoirs dans le monde intensément frelaté de la politique;

- en faisant miroiter toutes sortes d’illusoires bienfaits pour que la masse des gens achète{nt} leurs produits et leurs présumés «services», ce grâce à quoi ils s’enrichissent copieusement.

La plupart des êtres humains, du fait de leur soumission à l’intellect, sont tombés dans le piège et ont, de ce fait, perdu la maîtrise de leurs vies. La Simplicité naturelle apparaît comme un Chemin fondamental pour arriver à se libérer.

Certains diront sans doute: «Peut-être, mais c’est un chemin individuel et même égoïste». Individuel sans doute, mais pas individualiste, car la voie pour s’en sortir, même si elle part d’une démarche personnelle, aboutit très vite à la dimension collective: nous ne pouvons pas nous libérer tout seuls. Nous sommes des êtres qui ont besoin les uns des autres et nous ne pouvons constamment aller à contre-courant. Nous avons besoin de l’acceptation et même de la reconnaissance des autres, nous éprouvons, à certains moments, le besoin du soutien de notre communauté.

Pour vivre convenablement, nous avons besoin des autres et de tout ce qu’ils peuvent faire pour nous. Pour notre survie sur cette planète, nous avons besoin d’entreprendre des actions collectives porteuses de sens. Adopter la Simplicité naturelle, cela peut apporter un relatif et temporaire retrait du monde, mais cela ne sera jamais dans le but de tirer son épingle du jeu pour égoïstement jouir de la vie.

Nous ne pouvons pas spirituellement évoluer en demeurant complètement et définitivement hors du monde. Personne ne peut faire sa petite vie tout seul en se moquant du reste du monde: la pollution, les bouleversements climatiques (parfois mal appelés «perturbations climatiques»), la déplétion du pétrole, les chemtrails, la violence ... le rejoignent partout, ou, à tous moments, sont susceptibles de le faire.

L’importance stratégique de la Simplicité naturelle

L’on arrive à la Simplicité naturelle pour différentes raisons, mais l’on s’y retrouve vite sur le même chemin. D’après ce que les êtres humains racontent, ils s’engagent sur le chemin de la Simplicité naturelle pour l’un ou l’autre ou plusieurs des motifs suivants:

- parce que leur situation financière est sans issue, qu’ils n’arrivent pas à rejoindre les deux bouts;

- parce qu’ils voient leur vie passer en coup de vent, n’ayant pas de disponibilité pour prendre conscience de ce qu’ils vivent, pour vivre vraiment leur vie et faire ce qui pourrait réellement lui donner un sens;

- parce qu’ils se préoccupent de l’environnement et qu’ils prennent conscience du gaspillage éhonté qu’entraîne le mode de vie encore dominant (pour combien de temps?) en Occident;

- parce qu’ils sentent le vide de leur vie uniquement axée sur la consommation, mais qui ne laisse aucune place à une évolution spirituelle;

- parce qu’ils prennent conscience des incroyables disparités qui caractérisent ce monde dans lequel certains s’asphyxient de pléthore et de superflu, alors que d’autres, ailleurs, manquent cruellement de l’indispensable.


Allant de pair avec la prise de conscience écologique, la Simplicité naturelle trouve une adhésion toujours plus grande. Aux États-Unis, l’on estime que de 12 à 15 % de la population auraient déjà pris cette orientation.

La Simplicité Naturelle offre la bienvenue opportunité, dans notre monde devenu si individualiste, de faire simultanément deux choses hautement souhaitables: Travailler à son propre épanouissement tout en agissant pour le bien de tous.

La Simplicité naturelle s’inscrit dans une prise de conscience générale : certains citoyens ont perdu toute confiance dans leurs gouvernants et ils ont compris que s’ils veulent que quelque chose change, c’est à eux à le faire!

La croissante popularité du «commerce équitable», des «S.E.L.» (Système d’Échanges Local) fonctionnant sans argent, de l’agriculture soutenue par la communauté (A.M.A.P.: Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne) et de combien d’autres initiatives localement enracinées (en vertu du principe «Penser Global, Agir Local») montre bien la vitalité de cette nouvelle tendance d’une petite partie de la société. Mais au milieu de tout cela, la Simplicité naturelle occupe une place de choix pour les raisons suivantes:

1) Pour rendre plus disponibles les êtres humains qui veulent s’engager à fond dans l’action en faveur de leurs semblables.

La société de surconsommation, contrôlée par ceux qui recherchent, pour eux-mêmes, la richesse et la puissance, repose sur la monotonie et l’accaparement routinier du «boulot-divertissement-repos» - et on recommence! Il ne reste plus de disponibilité pour l’Activité spirituelle au service de soi-même (Prière, Ressourcement) et de ses co-êtres humains. La Simplicité naturelle – conduisant à vivre simplement et donc sobrement, permet de retrouver de la disponibilité et même aussi, pour quelques-uns, des ressources financières pour les investir dans des causes qui leur tiennent à cœur.

2) Pour explorer des manières de vivre différentes.

Il faut trouver d’autres voies s’écartant l’hédonisme ou de l’épicurisme courant pour répondre aux vrais besoins humains, ce qui permet de vivre une vie épanouissante tout en respectant la Nature et sans consommer trois fois ou plus la part de planète à laquelle un juste comportement à l’égard des Lois Naturelles nous donne individuellement droit.

3) Pour reconstruire au plus vite une vie partiellement communautaire (offrant un juste équilibre avec la vie personnelle), de manière à ce que la vie ainsi menée assure de façon plus économe nos besoins fondamentaux. Ce faisant, les gens qui choisissent volontairement de diminuer leur train de vie permettent à ceux qui sont «involontairement» dans la pauvreté d’augmenter le leur et donc de mieux vivre.

Est-il possible d’espérer réussir à répondre au défi que pose l’actuel état de la planète? Certainement pas si nous n’essayons pas. La Simplicité naturelle permet à chacun d’entre nous de commencer à agir ici et maintenant et d’y trouver déjà son propre bénéfice personnel tout en sachant qu’il concourt aussi simultanément au Bien commun. Que demander de plus?

Qu’est-ce que la vraie Vie?

«S'il se trouve deux ou trois hommes éveillés parmi une multitude d'endormis, ils se reconnaissent immédiatement, alors que les endormis ne les distingueront pas.»

«Deux cent hommes conscients, s'ils estimaient leur intervention nécessaire, pourraient changer toutes les conditions d'existence sur la Terre.»

- Gurdjieff, dans «Fragments d'un enseignement inconnu»,
rapporté par Ouspensky -


Avertissement préalable

Avec cet Exposé c’est principalement le Langage du Cœur qui va être utilisé, et je m’adresse donc essentiellement au cœur des auditeurs, beaucoup plus qu’à leur faculté de raisonnement.

Constat

De nombreux êtres humains aspirent à une autre vie, une vie meilleure, plus naturelle, plus saine, plus simple, plus claire, plus harmonieuse, une vie – l’on dirait, exprimé en concept plus prosaïque, en un mot – plus écologique!

Ils aspirent à une vie plus vraie, plus authentique, une vie plus libre, une vie plus autonome, un véritable Art de Vivre au Naturel.

L’Art de Vivre Naturellement, c'est, certes, consommer de la nourriture biologique, c'est également faire partie des militants écologistes, mais c'est encore la mise en pratique de modes de vie innovants.

L'Art de Vivre Autrement, c'est, tout simplement, L'Art de Vivre Mieux.

L'Art de Vivre Simplement, ou bien L'Art de Vivre Autrement, ou bien encore L'Art de Vivre Clairement, en réalité, tout cela veut dire la même chose... 

L'Écologie, maintenant bien ancrée dans la conscience de beaucoup de nos contemporains, ce n’est pas seulement «manger bio» mais c’est aussi «voir plus large et plus clair» et «regarder autour de soi».

C'est se rendre compte que «tout se tient» et que la Réalité est souvent beaucoup plus vaste que ce que la société, les grands médias, les systèmes éducatifs, les idéologies constituées, religieuses ou non, veulent bien en laisser paraître...

L’Art de Vivre Autrement c’est aussi, sans doute, faire beaucoup d’autres choix que ceux qui sont encore présentement socialement dominants, des choix de vie, des choix d’Éthique, des choix de comportement vers plus de Responsabilité, plus d’Autonomie, plus d’Harmonie avec soi-même, avec son Environnement, avec sa planète, et même - puisque tout est inter-connecté - avec l’Univers entier ...

«Agir local, penser global» est souvent la Devise de ceux qui luttent pour un Mieux-Vivre et un Monde meilleur.

Promouvoir le respect de la Nature, le respect du corps en bonne santé, l’agriculture et la nourriture biologiques, le «commerce équitable», le «développement durable & solidaire», une économie plus fraternelle et plus humaine, une société plus conviviale, le Partage des Valeurs et des biens, l’Échange libre et volontaire, semer des germes et des ferments de Renouveau dans le tissu humain et social, susciter une conscience plus haute des devoirs de l’être humain envers le Monde qui l’entoure, offrir un bon Levain pour contribuer à faire gonfler le Pain de {la} Vie, voilà quelques-unes des bonnes raisons d'exister de L'Art de Vivre Autrement...

Vivre Libre

Une vie digne d’être vécue est une vie libre. Une vie libre est une vie vécue de façon indépendante, autonome, affranchie de toute influence extérieure plus ou moins malsaine.

Le but de la véritable Éducation est l’apprentissage de la Liberté et de l’Autonomie. Or, être autonome signifie être responsable, car il n’y a pas de Liberté sans responsabilité individuelle personnelle.

Comment peut-on être/devenir libre?

La seule manière, pour un être humain de vivre libre c’est de vivre à l’écoute de son propre ressenti intérieur.

Et, par conséquent, de faire abstraction des mauvaises influences.
Identification des mauvaises influences.

Dans notre monde fortement imprégné de matérialisme les mauvaises influences sont de divers ordres.

La publicité, par exemple, en promouvant un bonheur illusoire uniquement basé sur l’acquisition effrénée de biens de consommation uniquement matériels exerce une influence extrêmement pernicieuse.
Les grands médias, télévision, radio, presse, en tant que relais de la publicité et de la pensée unique dominante, exercent aussi une influence fortement nocive. Trop souvent, la télévision, avec ses jeux superficiels, ses spots publicitaires, ses «reality shows», ses «variétés» de bazar, entretient le faux culte des idoles («stars») du «show biz», de la chanson, de la politique, de la télévision elle-même (présentateurs) ou du sport et apparaît comme une vorace «mangeuse d’âmes», un véritable opium pour l’esprit.

Les médias ne sont, en effet, pas indépendants des pouvoirs en place, surtout des pouvoirs occultes, et ne diffusent donc que l’information officielle. De nombreux sujets sont tabous et ne sont jamais traités par les médias officiels.

L’être humain spirituel et responsable face aux pouvoirs politiques.

Les apparences sont souvent trompeuses et la Vérité est cachée.

Qui dirige véritablement, dans un pays?

Par exemple, en matière de vente d’armes, les gouvernements ne contribuent-il pas aussi, bien souvent, à semer la terreur planétaire? L’argent que les marchands d’armes en retirent se chiffre souvent en dizaines de milliards de dollars ou d’€uros. Par le jeu des «rétro-commissions», l’on peut affirmer que le principal circuit de financement des caisses noires des partis politiques de nombreux pays dits «démocratiques» vient du complexe militaro-industriel.

Les «campagnes politiques» sont une affaire de gros sous; or, seuls les partis traditionnels financés par ce système peuvent prétendre à obtenir des postes élevés. L’on peut dire que, d'une certaine manière, c’est l’armée qui règle la marche des élections. Lorsqu’un trublion vient changer la donne des élections, c'est l'armée qui, en dernier ressort, se charge de «régler le problème» sous couvert du «secret défense». Lorsqu’une grave «bavure» se produit, c’est encore l'armée qui, avec «dévouement», se charge de maquiller le tout en «suicide collectif» et pilote une «chasse aux sorcières» propulsant quelques pauvres civils manipulés et désorientés sur le devant de la scène.

De nombreuses orientations politiques, économiques, écologiques déterminantes sont déjà prises avant même qu’«Assemblée Nationale», «Sénat» ou autre «Parlement» ou «Chambre des députés» n'en soient informés. Le plus souvent, les assemblées élues ne servent – que les parlementaires en soient ou non conscients - qu’à entériner les décisions déjà prises par ceux qui tirent les ficelles en coulisse…

Aussi subtils que puissent être les rouages d’un tel système, l’on peut avancer qu’un véritable «état dans l’état» agit, en certaines circonstances, et qu’aucun homme politique élu et qu’aucun magistrat n’ont, une fois qu’elle s'est mise en route, le pouvoir d’arrêter une telle «machine infernale».

Lorsque, vis-à-vis des «grosses affaires», le pouvoir judiciaire est muselé, que le pouvoir législatif est manipulé et que le pouvoir exécutif est arbitrairement piloté, de quel genre de régime s’agit-il? Nous sommes bien loin des principes dits «démocratiques» et «républicains» martelés dans les écoles et les universités. Beaucoup de «citoyens» ont l’immense tort de croire que le peuple est souverain alors qu’il est constamment manipulé et que les élections deviennent une mascarade qui, d’écœurement, détourne des urnes ceux qui ont compris comment fonctionne le petit jeu pseudo-«démocratique».

Et cela d’autant plus qu’un être humain conscient de lui-même et de son rôle sur la Terre et dans la Création ne peut absolument pas être «démocrate» ou «républicain», car seul le Royaume de Dieu - et Sa Justice - est l’unique Objet de ses plus profondes aspirations…

Un certain Espoir en cela, aujourd'hui, provient du fait que beaucoup de manipulateurs sont beaucoup moins «clairvoyants» que nombre de «citoyens de base». Or, c’est de la base qu’émerge, de plus en plus, un puissant rassemblement d’esprits libres en dehors de toute politique de politiciens.

Les véritables êtres humains doivent être lucides, nous vivons les apparences de souveraineté du peuple pour les besoins de «causes» qui échappent à la conscience de la grosse majorité des «citoyens».

Exemple: Aucun référendum sur les questions vraiment cruciales n'est jamais organisé dans les pays pouvant pourtant théoriquement être qualifiés de «démocraties». Et pour cause!: une majorité de citoyens ne veut, par exemple, ni du nucléaire ni des OGM. Même si 95 % de la population se prononçait contre, certaines choses seraient quand même maintenues, car ce n'est pas le peuple qui, en dernier recours, décide. Inquiétant, non?

C’est pour cela qu’il y a des tabous dans les partis politiques et aussi, souvent, dans la presse institutionnelle.

Sur de telles questions taboues un «bon démocrate» doit être sourd et muet, et, si possible, même, aveugle.

Que faire, en tant que citoyen de base, face à cela?

Déjà:

S’abstenir de participer aux mascarades!
Donner sa voix à des «zombies politiques» c’est soi-même se comporter en «citoyen zombie».

Ou alors il faut que le vote soit un vote conscient, c’est-à-dire un anti-vote ou un non-vote…

Mais, se demandera-t-on, face aux élections, les abstentionnistes peuvent-ils jouer un rôle important dans la vie d’un pays?

Il est clair qu’être abstentionniste ne constitue pas un projet politique, ni même un projet de vie.

L’on ne saurait donc être «abstentionniste» par vocation; car l’«abstentionnisme» est aussi un «isme», c’est-à-dire la systématisation intellectuelle d’un comportement.

Or il ne s’agit pas d’être abstentionniste, mais d’être un être humain libre et responsable, ce que tout être humain devrait être, avant même d’être un citoyen!

Est-il possible de reconnaître un «État» qui ne reconnaît pas l’être humain, c’est-à-dire l’état d’Humanitude?

L’état est la somme des êtres des êtres humains appartenant à un peuple donné. Ceux qui s’abstiennent de participer aux mascarades organisées par des états qui ignorent fondamentalement ce qu’ils sont en eux-mêmes n’ont pas de projet politique pour l’ensemble des citoyens du pays dans lequel ils se trouvent, ils ont juste un projet pour eux-mêmes, lequel se tient en dehors du système politique - «démocratique» ou autre -, reconnu (pour combien de temps encore?) par le plus grand nombre…

Nombre d’organisations écologistes, comme «Greenpeace», - qui, pour les besoins de la cause du lobby nucléaire ou d’autres, pourraient se retrouver classées «terroristes écologiques» - considèrent que, dans ce domaine, pour être un être humain libre et responsable, la seule alternative recommandable est de se couper des réseaux électriques officiels et de produire son électricité soit même. Boycotter l’énergie nucléaire devient ainsi non seulement logique mais aussi possible pour une majorité de citoyens responsables.

La mise en œuvre de moyens techniques pour réaliser cela va progressivement se mettre en place et l’on ne peut qu’inciter tous les êtres humains libres et responsables à s’engager, le plus possible, dans cette voie.

En bien des domaines les êtres humains libres et responsables ont un véritable rôle politique à jouer. Un tel rôle ne passe pas par des élections, mais rime avec complète autonomie et salutaire marginalité face à un pouvoir politique tournant toujours plus à vide et, quelle que soit l’alternance politique, ne répondant plus guère aux légitimes demandes des êtres humains du pays considéré.

La puissance des esprits libres c’est celles des êtres humains libres et responsables, et nul besoin d’aller voter pour qu’elle s’exerce…

Le vote présenté comme un «devoir citoyen» est devenu une hypocrisie. Sa principale fonction est, maintenant, de permettre aux différents pouvoirs en place de jauger le pourcentage de citoyens maintenu dans l’ignorance et l’illusion, ceux qui marchent encore à la carotte et au bâton.
Quant aux votes dits « contestataires », ils ne mènent - quand un certain pouvoir agissant dans l’ombre l’a décidé – qu’à un grave chaos civil, afin de pouvoir ensuite reprendre plus fermement en mains certains rênes du pouvoir qui étaient en train de lui échapper.

En l’état actuel des choses, aucun parti vraiment respectueux des êtres humains qui composent un peuple n’existe en aucun pays... Si le syndicalisme militant était efficace cela se verrait, et si, mieux que les autres, les partis extrémistes étaient de puissants vecteurs de progrès humain et social cela se saurait aussi…

Plus nombreux seront ceux qui, consciemment, se désolidariseront complètement du caricatural système actuel, tellement dominé par l’intellect, plus celui-ci apparaîtra comme un colosse aux pieds d’argile et plus cela contribuera à hâter le moment de son effondrement, pour autant que celui-ci puisse encore être influencé par un vouloir humain…

Êtres humains devenant conscients de vous-mêmes,
sachez que la Vie nouvelle ne sortira pas des urnes,
mais uniquement de la conformité du comportement
et de l’action aux Lois Universelles de la Création!!!
Esprits humains libres et responsables de toute la Terre,
reconnaissez les Lois et réunissez-vous pour l’Action!!!

La Vie autonome au quotidien

Un excellent exemple nous est offert par La Maison Autonome de Moisdon la Rivière.

Quel est l’intérêt d’une maison autonome?

Une maison autonome est la concrétisation et l’aboutissement logique de la vie d’un être humain parvenu à une réelle Autonomie personnelle.

La Liberté est, pour un être/esprit-humain le plus grand de tous les Biens. Pourtant, la plupart des êtres humains vivent dans un état d’asservissement excessivement prononcé.

Une personne qui, déjà par son habitat, accepte, sans rien faire pour s’en libérer, de se relier à des réseaux (eau, gaz, électricité) dont les pratiques contribuent fortement au pillage de la Terre et au massacre du Vivant manifeste un état d’asservissement déjà très prononcé.

Là réside déjà une grande responsabilité personnelle. Celui qui aspire à l’Autonomie intérieure aspire donc aussi, tout naturellement, à son autonomie extérieure. Car la première ne va pas sans la deuxième.

L’on peut même affirmer, sans risque d’erreur, que le Combat pour parvenir de la dépendance aux réseaux participant à un faux système à la totale Indépendance – et donc à la Liberté - que constitue un approvisionnement personnel en énergie – source d’Autonomie - témoigne du combat intérieur pour Devenir Libre en esprit.

Une vie digne d’être vécue

«La vraie vie, c’est une vie digne d’être vécue!
C’est une vie en laquelle le comportement extérieur
est en totale adéquation avec le ressenti intérieur le plus profond!»

Qu’est-ce que la vraie vie? Qu’est-ce qu’une vie digne d’être vécue? Qu’est-ce que la vie sans le Savoir des Lois existant, depuis l’Origine, dans tout l’Univers? Qu’est-ce que la vie sans le Savoir au sujet de Celui Qui est l’Auteur de Tout? Est-ce une vie digne d’être vécue ? De ce point de vue, combien vide est la vie que de nombreux êtres humains mènent, encore aujourd’hui, sur la Terre! 

La Nostalgie, éprouvée en provenance de l’esprit, pour enfin mener une vraie vie, digne d’être vécue, devrait aller, oui, jusqu’à faire éclater notre coquille terrestre ! Elle devrait jeter bas tout ce qui nous alourdit, afin d’enfin obtenir la Liaison avec le Haut, avec la Lumière de notre Origine!
Que voulons-nous, au quotidien? Observons-nous bien, les autres et nous-mêmes. Que voyons-nous? Uniquement des désirs intellectuels constamment dirigés vers des choses terrestres. Mais, en un sursaut du ressenti nous pouvons arriver à éprouver que:

L’attitude mentale consistant à, en notre qualité d’être humain se trouvant ici sur Terre, ne vouloir {obtenir} que ce qui est terrestre, est tout simplement abominable! Pour chaque être humain n’ayant pas encore garrotté et ligoté en lui l’esprit, dans son caractère épouvantable, une telle pensée est, tout simplement, dégradante et même avilissante! Elle nous abaisse au niveau de la condition animale!

Et c’est pourtant ce qui s’est produit. Nous soumettons, dès l’âge le plus tendre, nos enfants à un odieux conditionnement: l’instruction terrestre dont le but est quasi-uniquement d’activer au maximum l’intellect. Toute la mentalité des enseignants et des parents n’est dirigée que vers un seul but: remplir la tête des «élèves» - que, au lieu de les élever, l’on abaisse ainsi - jusqu’à ce qu’ils deviennent capables d’obtenir le profit terrestre maximal! Mais la vie véritable, c’est-à-dire la vie du Cœur, est demeurée vide; car, pour les choses du Cœur «l’on manque toujours de temps», et donc, surtout, d’intérêt.

Seule la formation – laquelle ne peut avoir d’autre objet que celui de donner une forme - en vue d’un quelconque métier terrestre demeure le but le plus élevé, en fait, quasiment l’unique! En certaines écoles, et dans les églises, accessoirement, l’on parle, parfois, encore, de Dieu et de Sa Volonté aux enfants, mais d’une manière telle que leurs yeux doivent demeurer aveugles, de sorte que, pour cette raison, cette façon de faire ne soit qu’une forme vide.

Toutefois, l’on ne se contente pas de générer ainsi des formes vides, mais l’on va même encore plus loin, puisque, étant donné que de telles formes vides permettent le statu quo, l’on recherche même à les faire prévaloir sur le vivant. Elles sont, en effet, les garantes qu’aucun souffle révolutionnaire ne viendra se répandre sur les institutions mortes ne tenant encore debout que par la «force de l’habitude», que rien ne changera, de sorte que les esprits paresseux puissent tranquillement continuer leur sieste…

Car celui qui apprend la forme et s’assujettit à elle, qu’il s’agisse d’évêques, de curés, de directeurs d’école, ou de qui que ce soit d’autre, existe et vaut ... devant la vanité des êtres humains. Mais que vaut-il en regard de la Vie Elle-même?

De ce fait, provenant de leur tréfonds, le Réveil spirituel de quelques-uns est craint et détesté. Celui qui, en effet, ne se laisse pas envoyer balader avec des formes vides, mais, de tout son être, aspire à une totale absence de lacunes est, par les adeptes des formes, considéré comme un fauteur de troubles! Il est perçu comme nuisible à la {fausse} « paix » - qui n’est qu’une léthargie – de tous ceux qui, sous la « garde » de leurs institutions de façade – églises, écoles, casernes ou autres, laissent tranquillement sommeiller leur esprit. Il dérange.

Cependant, vouloir considérer un «Réveilleur» comme un «perturbateur» n’est que la tentative de se recouvrir d’un «manteau de protection», lequel n’est fait que de crainte et d’insécurité personnelle. La plupart des «éducateurs» sont, spirituellement, beaucoup trop paresseux pour entendre un cri de Réveil et, suite à cela, grâce à une pensée et à un examen personnels, ainsi se ressaisir, de sorte que, chez les croyants endormis, jamais n’arrive à surgir … l’inquiétude. Ils continuent et continueront toujours à tranquillement somnoler, jusqu’à ce que, pour finir, ils se tiennent au-devant d’un «trop tard!» et qu’ils se trouvent devant l’horreur, qui, durement, réveille et, en un Éclair, apporte, enfin, obligatoirement, la Re-Connaissance à laquelle tout le monde est, avant le naufrage, de gré ou de force, finalement contraint.

Les églises et les écoles en tous genres, lors du Réveil d’un esprit humain, s’inquiètent, parce qu’elles craignent qu’alors la vacuité de leurs formes ne puisse, par trop, devenir manifeste. Elles veulent, parmi leurs adhérents, maintenir la «paix», afin de ne pas les perdre. Cependant, une telle soi-disant «paix» est fausse; car elle conduit à l’épuisement, à la stagnation et au naufrage, puisque lui fait défaut le Mouvement que les Lois, partout dans la Création, suscitent! Le Mouvement personnel, l’Aspiration vers le Haut, de chaque esprit humain!

Mais étant donné que les églises ne sont elles-mêmes que des formes elles ne peuvent pas non plus donner la Vie, mais, de nouveau, seulement la forme! Cependant, avec une forme apprise, alors que cette forme ne procède pas de la vie même, de l’expérience vécue personnelle de son esprit, comment un être humain, face à l’Éternité, pourrait-il continuer à subsister?

Nous les êtres humains, laissons donc enfin jaillir en nous l’esprit, qui veut et doit briser ses chaînes!

En vue du métier terrestre, nous n’avons, jusqu’ici, été formés qu’à la forme, qui, telle une machine, met à l’épreuve la capacité intellectuelle terrestre.

Mais tout cela, nous le laissons ici, derrière nous, avec notre corps gros-matériel terrestre, parce qu’en dehors de la Terre gros-matérielle nous n’en avons plus besoin, puisque le corps terrestre n’existe, en effet, que pour le temps de la présence du Noyau spirituel dans la matière grossière.

Et c’est à cela que nous avons, jusqu’ici, voué notre existence terrestre tout entière! Comme si nous n’étions pas capables de penser par nous-mêmes {au fait} qu’en tant qu’êtres humains nous ne sommes tout de même pas ici, sur Terre, uniquement pour une telle activité!

À l’école nous apprenons à développer nos capacités à gagner de l’argent. Après cela, nous cherchons ensuite à fonder une famille et à l’entretenir. Ainsi, selon les conceptions actuelles, nous sommes de braves citoyens terrestres et des êtres humains tout à fait comme il faut. Simultanément, nous cherchons aussi à accumuler des biens matériels terrestres pour nos vieux jours, afin de pouvoir, tranquillement et sans soucis, jouir de notre fin de vie.

Ceci est, du point de vue courant, l’exemple d’un bon être humain, aujourd’hui, sur la Terre! Et lorsque nous voulons mutuellement nous en récompenser, lorsque nous voulons répandre des fleurs sur les chemins des membres de notre famille, nous nous apportons encore, à nous ainsi qu’à eux, des divertissements et des joies au cours de bons repas bien arrosés ainsi que dans les plaisirs, sorties ou théâtre, fréquentation des bals et des concerts, dans les voyages et encore tant d’autres choses des plus agréables. Nous fréquentons les distractions et les divertissements. Nous équipons notre maison tout à fait gentiment, ou même avec luxe, avec le dernier cri de la mode et de la technologie, bref, ce que nous pensons et faisons, cela se borne toujours uniquement au terrestre, parce que nous y trouvons notre limite.

Qu’avons-nous donc de plus que les animaux qui vivent en liberté et se soucient de leurs corps? Pas grand chose; car nous agissons, en ce domaine, tout à fait exactement pareil qu’eux, à cette distinction près qu’en notre qualité d’êtres humains nous avons des désirs d’un genre plus élevé ou plus sophistiqué. À la différence, toutefois, qu’en cela nous ne sommes absolument pas naturels. Pas une fois nous ne pressentons quel préjudice nous nous causons à nous-mêmes ainsi qu’aux nôtres. Face à cela, le profit terrestre extérieurement apparent ne compte pour rien.

Pourtant, si nous nous maintenons suffisamment forts et vifs en esprit, alors nous pouvons, en toute confiance, jouir pleinement et sans dommages des agréments en tous genres, car, en plus de cela, nous accomplirons encore, malgré tout, ce qui doit être accompli par nous, dans la Création, en qualité d’êtres humains.

Il s’agit, principalement, en cela, d’un comportement que l’on qualifie, aujourd’hui, d’«écologique». L’Écologie peut ici être définie comme la conformité du comportement terrestre à la Reconnaissance intuitive des Lois de la Création.

Car, depuis longtemps déjà, nous sommes beaucoup trop faibles en nous-mêmes pour pouvoir le faire et, brisant tous les cycles, nous ne rendons plus à la Terre - Gaïa ou Cybèle (si belle!) -, qui sait pourtant exactement mettre en valeur les Beautés de cette Création, ce qui lui revient, sans, encore en plus, lui nuire ou lui causer ainsi du tort.

Nous ne le pouvons plus, car nous nous sommes perdus en elle! Nous nous sommes «terrestrisés», «matérialisés». Depuis bien longtemps nous ne régnons plus sur la Terre gros-matérielle, mais, de mille manières, par nos excessifs attachements au matériel, nous nous en sommes faits les esclaves!

Comprenons donc enfin pourquoi cela arrive : trop d’intellect et pas assez de Cœur! Pourtant, en un superbe alexandrin, le poète romantique français Alfred de Musset a justement écrit:

«Ah! frappe-Toi le Cœur, c’est là qu’est le Génie!»

Vide, c’est ainsi que, à cause de nous, repose, maintenant, la très belle vie de cette Terre ! Vide, sans haut But ! Pourtant, à partir de tout ce qui existe nous pourrions et devrions créer quelque chose de valable ! La véritable jouissance ne nous est exclusivement possible que par l’Activité constructive conforme aux Lois ! Beaucoup plus que ce que nous avons fait jusqu’ici nous est aujourd’hui possible! Cherchons donc la différence ici existante. En toutes choses nous devons être des artistes! Et il n’y a pas d’Art sans une activité du Cœur!

Si nous donnons enfin à notre aspiration terrestre une nouvelle direction, plus juste et plus vivante, nous verrons alors, en premier lieu, ce que comporte en elle-même la capacité de jouir, alors seulement nous apprendrons à connaître, liée à la vraie vie, aussi la vraie jouissance.

Ainsi que chaque authentique artiste trouve sa Joie dans l’Activité de réalisation elle-même, bien davantage que, plus tard, dans la contemplation de la Beauté de son œuvre achevée, ainsi doit-il en être pour nous, si nous voulons trouver notre pleine Valeur dans la Création où nous vivons! Mouvons-nous par nous-mêmes, afin d’éprouver la Joie du Mouvement!

Pour y arriver, de la part de qui nous aime, la plus grande absence d’égards et la Sévérité la mieux intentionnée sont l’Aide la plus aimante!